• °Les gens qu'on croise en voyage°

    ° Mercredi, exposition des travaux de fin d'année à l'E.C.V. de Nantes. Mais qu'est-ce donc que L'E.C.V. ? Eh bien c'est une école qui enseigne la communication visuelle. Et elle s'appelle l'Ecole de Commission Visuelle. Sidérant.

    La communication visuelle, c'est les pub qui occupent une page sur deux dans les magazines, c'est la campagne de recrutement des sapeurs-pompiers « Aller en Enfer. Chercher quelqu'un. Revenir avec. » °Le slogan qui donne trop envie de s'engager pour aller récupérer des nids de guêpes dans des greniers en état de délabrement avancé ou grimper en haut des pommiers pour récupérer Mistoufle°, c'est l'affiche du film La Colline a des yeux 2 avec un pauvre (cadavre de ?) gars qu'on traine par-terre dans une ambiance désertique, c'est la forme des chiffres sur votre clavier de portable et celle de votre bouteille de shampooing, bref c'est tout et n'importe quoi tant que ça se voit et que ça retient – si possible – l'attention. Et c'est, accessoirement, le type d'études qui pourraient me plaire après le bac, entre autres.

    Tout ça pour dire que mercredi dernier, j'ai pris le train pour aller à Nantes. Et j'ai observé les gens. J'étais en train de lire La Modification, de Michel Butor. Ce livre est écrit à la 2ème personne du pluriel, ce qui fait qu'on finit par se prendre pour le personnage principal, qui est vous, qui prend le train Paris-Rome pour retrouver sa maîtresse et qui observe ceux qui l'entourent, allant jusqu'à leur inventer un prénom, une vie et une destination. Je ne me risquerai pas au pastiche °Madame Bel-Homme De Petite Taille, si vous me lisez... bonnes vacances !° mais puisque l'inspiration a pris des vacances depuis quelques temps, voici la description des caractères pittoresques croisés ce jour-là.

    Dès le début, ce voyage promettait d'être amusant. Une petite grand-mère assise dans la gare à son mari : « Tiens, on aurait même pu avoir le train de 8h01. Enfin c'est pas grave. » Hochement de tête de son interlocuteur. Silence. Petit regard à gauche. A droite. Consultation du panneau d'affichage. « T'as vu, y avait un train à 8h01, on aurait pu le prendre, on serait arrivés plus tôt. Enfin c'est pas grave. » Hochement de tête de son interlocuteur. °!!°

    Dans le TGV, y avait une dame pas contente de sa place qui s'était installée à la place 38 pour être près de la fenêtre et qui avait enlevé ses chaussures pour être + à l'aise. J'arrive à sa hauteur, je regarde mon billet : place 37. « C'est votre place ? J'me suis mise là parce que j'aime mieux et puis j'ai enlevé mes chaussures °j'ai senti, merci° mais si c'est votre place je vous la rend. » Je la rassure, elle peut garder son fauteuil de rêve. Arrive un jeune homme en sac à dos, barbe de trois jours et cheveux bouclés qui s'arrête près de nous. « C'est votre place ? » « Je crrrois que oui, je vais rrregarrrder. » Ooh mais quel accent charmant sur cette voix de velours ! °Si tu me lis un jour, ne t'en fais pas, j'ajoute cette description dans le simple but d'accrocher mon lectorat féminin, en réalité c'était un nain chauve atteint de strabisme avec le nez qui coule° En effet, « c'est la trrrente-huit ». Absorbée par sa lecture, Pue-des-pieds ne semble pas l'entendre. Il attend. Je me lève pour qu'elle puisse partir. Elle ne bouge pas. Et puis au bout de dix secondes, un peu oppressée par un quadruple regard convergent « ah, c'est votre place alors ? » Trop perspicace la fille.

    Y avait aussi la grosse rageuse qui sort du tram en poussant bien fort l'infortuné jeune homme devant elle, et ceux qui le suivaient, en lui agressant la parole en ces termes : « Vous monterez quand ceux qui veulent descendre seront descendus, ça sert à rien de pousser, nan mais ya plus de respect ! »

    Y avait le groupe de greluches en string rose, coiffure à allure de pièce montée, jean extra trop serré, ballerines à franfreluches et mascara étalé sur les paupières « Eh rends-moi mon phone ! ».

    Y avait le gros relou de service dans le parc près de la gare « Bonjour, on se connaît non ? J'ai déjà vu ton visage quelque part, tu es pas à l'école d'infirmière ? » Waou trop top, me voici nouvelle adhérante du club des filles qui se font accoster en pleine rue par des obsédés « Euh nan on se connaît pas et je suis pas d'ici. » >>>FATAL ERROR>>> « Ah bon, t'es d'où ? » « Euh... De... loin. » °Pourvu qu'il laisse tomber° « Ah t'as pas trop envie de parler je crois °Comment a-t-il deviné ?°, dommage, désolé d'avoir dérangé, c'est juste que ton visage me disait quelque chose... » « Ouais, au revoir °Ouf, pas trop ch**** le gars° bonne journée. » >>>FATAL ERROR (bis)>>> °Ta bonne éducation te perdra Swani° Au son de « bonne journée » le lover des plaines nantaises fait volte-face, tout sourire « Dis, ça te dérange si je m'assois un peu pour discuter ? » Misère de misère « Bah c'est pas la peine parce que je vais bientôt y aller. » « C'est pas grave, on peut discuter un quart d'heure quand même. Tu m'as pas dit, vous êtes d'où ? » ahah on passe au vouvoiement, petit insolent ! « Nan mais désolée mais j'ai pas le temps de discuter, je suis pressée. Au revoir. » « Ah d'accord, désolé d'avoir dérangé, c'est juste que ton visage me disait quelque chose °il les apprend par coeur ses phrases ??° Au revoir. »

    Y avait le petit garçon qui courait de toutes ses forces à 2km/h en s'essoufflant : « J'ai gagné ! C'est moi qu'a arrivé en premier ! J'ai gagné ! » mais gagné quoi ? Et contre qui puisqu'il n'y avait nulle trace de poursuivant ?

    Y avait les deux filles d'au moins 20 ans trop déçues parce qu'elles étaient arrivées trop tard pour visiter le train Harry Potter.

    Y avait les 3 pompiers dans le train du retour qui se racontaient des blagues d'une subtile finesse entrecoupées de « Et ta femme, ça va ? », tout ça sous l'oreille affligée d'un monsieur lunettes-chemisette-dos et pantalon droits, probablement un prof de français à la retraite, qui tentait malgré tout de se concentrer sur son livre.

    Y avait la femme qui se sent seule et qui bondit sur le moindre prétexte pour entamer une conversation avec le couple de stagiaires de collège à côté d'elle. « Ah vous aussi vous aimez pas le tabac ? Les gens ils supportent plus rien ! Encore, vous, vous dites que vous aimez pas la fumée mais y en a, ils sont anti-fumeurs ! Si ils pouvaient nous mettre sous les rails ça les arrangerait ! Enfin excusez-moi, j'interromps votre conversation, vous parliez de votre travail, c'est bien vous êtes jeunes °ça c'est une phrase qu'on entend de + en + souvent et qui m'intrigue : c'est limite si on félicite pas les gens d'être jeunes, genre ils ont fait beaucoup d'efforts pour en arriver là, les vieux devraient les prendre en exemple° vous étudiez quoi, la littérature ? Ah nan vous êtes stagiaires, d'accord, l'école c'est fini, ahah ! » Bon j'ai pas trop compris ce qui était drôle mais elle était contente de son intervention.

    Comme quoi ya des dingues vraiment partout. En tout cas, c'était vraiment une bonne journée. L'école est sympa, la ville de Nantes est belle et bien organisée °me suis pas perdue une seule fois !°, ya tous les magasins qu'il faut °La Mie Câline, Eram et un p'tit vendeur d'encens et de boucles d'oreilles en bois°, le voyage permettait de réduire la pile de livres à lire pendant l'été et puis sociologiquement parlant c'était passionnant.°


  • Commentaires

    1
    tam
    Samedi 30 Juin 2007 à 20:31
    ^^
    heyhey tp drole! et le gros relou, c un pe come le gars du début danné (dont tu ne te souvien pas) qui ta demandé si t t pas ds la mm classe que lui...les vieu pretextes pour taper la discut tp lol.
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